Une arrivée en retard

Le feu ne brulait plus, il ne restait que quelques braises calcinées encore fumantes. Je m'approchais du foyer et m'agenouillais un instant. Tout n'était que silence dans le campenent, une brume légère s'élevait du sol, preuve que la journée serait chaude. Ils devaient dormir encore, ou être déjà partis. Moi qui ne les connaissaient pas tous j'avais manqué hier l'occasion d'être parmi eux et de me sentir acceptée. A ce souvenir je fermais les yeux. Ils étaient brulants, mais je n'avais plus de larmes pour les apaiser. Oublier, l'oubli était peut-être la seule solution...de toute façon c'était ce qu'il m'arrivait, j'étais tombée dans l'oubli.
Hier, j'avais décidé de retourner voir mon père adoptif, de me replonger dans mes souvenirs. La première fois que j'y étais allée, il avait paru surpris mais heureux. Il se souvenait de m'avoir élevé et nous avions passé une soirée si agréable au coin de la cheminée. Mais hier... A ce souvenir un long sanglot remonta dans ma gorge. Hier il ne m'avait pas reconnue. Il était resté sur le pas de la porte, méfiant.
"Oui en effet j'avais une fille, mais elle est morte il y a longtemps, et je n'ai pas la moindre envie de vous en parler!"
Et il avait refermé la porte. Il l'avait refermée. Sur tout ce que j'avais été, sur tout ce que nous avions vécu, il ne restait rien, que les braises d'une vie à laquelle je repense de temps en temps. Il l'avait refermée, désormais j'étais seule au monde, je n'avais plus de famille. Il m'avait exclue de la sienne.
Et je ne comprenais pas. J'avais beau retourner les choses dans tous les sens, elles restaient obscures. J'avais passée la nuit seule dehors, ne sentant ni la morsure du froid ni les piquants des orties. J'avais marché jusqu'à ce que finalement je n'en puisse plus.
La nuit était presque finie lorsque je pris conscience qu'il avait des personnes qui me connaissaient et m'appréciaient. Même s'ils ne connaissaient pas mon ancienne existence, je les sentaient proches de moi. Et je ne voulais pas laisser tomber Zephielle, qui était ma plus proche amie dans cette nouvelle vie.
C'est ce qui m'aida à me relever et à enfourcher mon balai.

"Et maintenant tu vas faire quoi?" Me murmurais-je à moi-même.
Je posa ma tête sur la terre humide de la rosée du matin, remonta la cape autour de moi et ferma les yeux.

Je m'étais décidé à sortir. Malgré le froid qui blanchissait le sol et donnait au paysage une pâleur extrême.
Le printemps était pourtant là, mais depuis quelques jours, il jouait à cache cache...
Et nul n'aurait su ou il se cachait aujourd'hui.

Tandis que je me dégourdissais les membres, dans un étirement désordonné du corps, je remarquais la silhouette, couchée à même le sol, enveloppée dans une cape qui ne devait pas tenir plus chaud qu'un paillasson.
Intrigué par celui ou celle qui avait trouvé que le campement était un bon endroit pour dormir à la belle étoile, je m'approchais discrètement.
Loin de moi l'idée de réveiller cette personne, là, étendue sur l'herbe fraîche, dans ce froid matinal insupportable pour un corps en inactivité.
Alors je marchais à pas de velours, prenant garde de ne pas faire craquer sous mes pieds, quelques brindilles vicieusement placées.

Et je la vis, charmante créature au visage endormi. Elle en avait pleurer des larmes, elles avaient creusé, aux coins de ses yeux, des petites rigoles dans la peau. Et même dans son sommeil, qui semblait si paisible et parfait, on aurait cru entendre une lointaine plainte. Je décidais alors de me rapprocher plus encore, toujours sans faire le moindre bruit. Jetant par moment quelques regards furtif derrière moi, vérifiant que personne ne viendrait troubler la scène.
Quand je fus à sa hauteur, je m'assis près d'elle, en tailleur.
Juste devant ses yeux.
Et de ma plus douce voix, je murmurais au visage angélique "Hey... Psst... Mademoiselle... Réveillez vous... Ce n'est pas un endroit ou dormir... Venez au chaud... Hey... Psst... Mademoiselle..."

...

Une douce tiédeur m'enveloppait. Mes membres parraissaient retrouver leur souplesse originelle. Je ne savais pas où je me trouvais et pour le moment je ne m'en inquiétais pas. C'est le moment entre le sommeil et le réveil où l'on ne les démêle l'un de l'autre si l'on n'est pas sur ses gardes.
Aucun bruit ne retentissait à mes oreilles, et je somnolait. A travers mes paupières closes cependant, le jour se faisait plus insistant. Je sentais le réveil de la terre après la nuit, lorsque tous les oiseaux se remettent un à un à chanter. Peu à peu, le sommeil me quittait. Dans un brusque sursaut je m'assit. Je me trouvais dans une tente....
Assis près de moi, en tailleur, un guerrier paraissait méditer. Mais quelque chose sur son visage me serra le coeur, cette méditation ne semblait pas apaisante.
Lentement je regardais autour de moi ce décor simpliste qui ne consistait...en aucun décor. Je regarda de nouveau l'homme à côté de moi.
Mais qui était-il? Pourquoi me retrouvais-je dans sa tente?
Je resserais la couverture autour de moi, dans un geste de protection un peu dérisoire, et toussota légèrement.
"Humhum"

Alors que, essouflé par l'effort, Guyome s'apprêtait à prendre une pause bien méritée, Draco apparu.

Si il voulait parler à l'inconnue ?
Pourquoi pas...

Après tout ce n'était qu'une formalité...
Voyant son repos s'éloigner à grandes enjambées il suivit Draco Dynasty dans sa tente.
Là se trouvait l'inconnu, enveloppée dans un tapis bleu, le regard perplexe et l'air perdu.

Il fallait se présenter. Essayant d'adopter une pose digne malgré la fatigue et la sueur, il ajusta au mieux son habit, il fixa la femme et dit à haute voix

Bonjour madame, je me présente, Guyome, Général d'Armessa, et vous êtes ici dans notre camp.
Je ne sais comment vous avez atteris ici, mais j'espère que la situation n'est pas du à quelques hasards du malheur.

Pouvez vous nous faire obligence de votre nom, que nous sachions à qui nous avons à faire ?

Il regarda un instant Draco, impassible comme toujours, puis reposa son regard sur la fille.
Il attendit la réponse qui viendrait combler la lacune défaillante de la conversation : "qui était l'interlocuteur".

Elle resta quelques secondes silencieuse, encore un peu gênée du fait de se rendre compte que deux membres de la guilde l'avait trouvée dormant dehors. Quelle image avait-elle du leur donner....Et de plus elle venait de comprendre que l'un de ceux qui l'avait trouvé était son supérieur, elle commenca à rougir violemment. Mais se rendant compte qu'ils la regardaient fixement, elle comprit qu'elle ne pouvait faire durer ce silence.

"Pardon de vous avoir déranger hier soir général Guyome, et vous messire......
Je ne voulais point vous causer du souçi....
Mais je ne me suis même pas encore présentée...je m'appelle Luuna, je fais partie de votre guilde depuis peu..."

Elle hésita un peu, devait-elle leur raconter son histoire? Mais elle se dit que le général avait sûrement bien des choses à faire, et l'homme qui se tenait à ses côtés depuis son entrée, celui qui l'avait amené ici, ne semblait du genre bavard et l'inexpression totale qui se lisait sur son visage ne se prêtait pas aux confidences. Aussi leur dit-elle en se levant, mais en gardant les yeux baissés

"Je vous remercie de m'avoir abritée cette nuit, en fait, si je suis venue hier soir, c'était dans le but de m'installer ici......de faire partie intégrante de votre guilde..."

Elle se maudissait intérieurement d'être si sensible et de ne pas savoir cacher mieux ce qu'elle ressentait

"Si cela vous sied, je pense aller acheter une tente et le nécessaire à mon installation. Ainis je serai prête si vous avez besoin de moi."

Elle plia soigneusement le tapis, et se rappellant que la tente était nue, elle le posa par terre.

Luuna venait de s'excuser, rouge de honte. Comme si il s'agissait d'un acte défiant les lois de la pudeur élémentaire.

Guyome resta silencieux lorsque Draco parlait, puis, lorsqu'il vît que celui-ci avait finit son auditoire restreint, il entâma de vive voix :

- "Bien, Luuna, les présentations sont faites"

Il sourit en terminant cette phrase

- "Votre, venue, ici, un peu hors normes je dirais, ne changera rien à notre politesse, aussi ne dépenser aucun argent dans l'achat inutile d'une tente. Nous avons ici le matériel qu'il faut.
Vous êtes ici chez vous, surtout si vous avez déjà été integrée dans notre communauté..."

Il s'arreta un instant

- "Je suppose que c'est Fourbulus, qui vous à indiqué le chemin d'Armessa, soit, de toute façon, vous ête la bienvenue..."

Il considéra la jeune femme, puis, en se tournant vers Draco :

Draco, je te confie la dame, tu auras en charge de l'aider dans le camp, pour trouver ses repères, s'installer, trouver son but parmis nous.
Tu feras ça très bien, j'en suis sur...

Guyome salua l'homme devant lui, puis pivota et fit une révérence à le jeune femme. Il sortit alors en direction de sa propre tente, écrire sur le registre la prénommée Luuna...[i]

Elle regarda sortir le général Guyome, et se retrouva seule avec cet homme quelque peu étrange qui se prénomait apparemment Draco, ce qu'il ne manqua de lui confirmer lorsqu'il se présenta enfin.
Elle se sentait soulagée de se sentir entourée, même si c'était avec ce messire Draco. En fait, même s'il ne parlait pas beaucoup et semblait désintéressé de sa venue, le fait qu'il accepte ausitôt de l'aider, et qu'il ne lui pose pas plus de questions la mettait à l'aise. Cette fois, elle le regarda franchement dans les yeux, et en lui souriant lui dit :

"Je vous remercie"

Elle sorti de la tente, comme elle l'avait pensé, la journée était chaude. Quelques abeilles s'affairaient au loin. Elle ferma les yeux un instant et se rendit compte qu'elle avit enfin trouvé un endroit qui lui plaisait. Elle rouvrit les yeux, et cette fois, lorsqu'elle sourit à Draco, ses yeux pétillaient de nouveau depuis longtemps.
Elle se sentait prête.
Au loin elle aperçut le général Fourbulus qui l'avait accepté dans la guilde, il lui esquissa un sourire, l'air perdu dans ses pensées, avant de se retourner.

"Je vous suis messire Draco"

Draco se rélvéla être un guide conci.
"C'est sûrement parcequ'il n'aime pas trop parler" se dit Luuna.
Elle écouta avec attention les explications de Draco, et arrivant dans la tente où ils stokaient le matériel, elle se retourna vers lui :

"Je vous remercie pour tout....mais je pense qu'installer ma tente ne devrait pas me prendre trop de temps, et je ne voudrait pas vous faire perdre le votre."
Toujours cet air distant qu'avait Draco, ne donnait pas envie de l'ennuyer avec des futilités, mais pourtant Luuna sentait qu'elle pouvait lui faire confiance, et malgré cet air décourageant, elle se sentait quelque peu proche de lui, comme s'il avait aussi perdu quelque chose d'important.

"Mais si je puis encore vous mander une faveur....pourriez-vous m'aider à transporter ceci?" demanda-t-elle en montrant la toile, les cordes et piquets qu'elle avait rassemblés en parlant. Et en montrant un emplacement vide près de ce qui se trouva être la tente d'Arachnée, elle dit
"Je pense que je m'installerai ici"